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2019, NO PLAN


Je démarre cet article sans connaitre le titre. Je voulais propulser le blog en 2019. Les fêtes sont derrières nous, les soldes ont déjà démarré et le retour au boulot ou aux cours aussi.

Je vous souhaite une belle année en tout cas, je vais tenter de vous expliquer comment j'ai envie de mener la mienne. Après mon pavé habituel, je serai curieuse de savoir comment vous voulez vous y prendre. Cette année, j'ai envie de déposer les armes et me laisser vivre. Cet hiver est assez éprouvant physiquement puis moralement. Il me rappelle un peu celui de 2016 avec des crises articulaires carabinées et le moral qui finit dans les chaussettes.

Je vais tenter de vous parler " vrai " car je pense que c'est qui me correspond le mieux. Je ressens de plus en plus le besoin de juste me laisser tranquille et observer réellement ce qui ressort de ce " lâché-prise ".


Depuis mon retour au célibat et mon déménagement, il s'est passé beaucoup de chose qui me font me remettre en question dans mes choix de vie et la manière dont je ne vais jamais au bout de mes projets. Les réseaux sociaux c'est cool mais vous ne voyez que l'angle que je choisis de mettre en avant ainsi votre lecture est déjà orientée. L'année 2018, m'a clairement vidé. J'ai terminé l'année avec le sentiment d'avoir oser dire et vivre des choses assez difficiles mais nécessaire à/avec des proches et à/avec moi-même. Ces paroles ont eu des conséquences immédiates qui m'ont bouleversées, soulagées et me permettent petit à petit de me regarder dans un miroir sans avoir la sensation de porter un masque.


Je ne sais pas si vous connaissez cette sensation de faire les choses plus pour prouver quelque choses aux autres ( votre famille ou à la société ou même à soi). Pour l'instant, j'ai ce sentiment d'être à nue. Sans artifices, ni excuses pour me cacher car je l'ai choisi. J'ai vidé mon sac auprès des personnes avec qui je souhaitais mettre les points sur les " i ". Lorsque je suis à bout physiquement, j'hésite moins à le signaler et préviens mes collaborateurs car je fais progressivement le deuil d'être une " bonne handicapée ". Dans ma tête, " une bonne handicapée " c'était une personne qui parvenait à faire tout comme les valides et faire " oublier " ses limites physiques. En effet ce que j'étais avant mes 26ans, je repoussais toujours mes limites quitte à être sur la réserve voir aliter durant des semaines car je ne voulais pas qu'on sache que j'étais malade ou limitée ( Et oui, ce n'est pas professionnel). Couplé à ce besoin d'être absolument diplômée en mode et peinture qui me vient en partie de cette nécessité d'être validée voir applaudie par ce système que je sais qui ne me correspond pas. (Je ne suis pas entrain de dire que je regrette ma formation, je prends juste conscience de certaines non-dits qui se cachent derrière ces papiers. )


Pourquoi ? Je ne voulais pas qu'on me plaigne, je ne souhaitais pas attirer la pitié des gens, je ne voulais pas être dépendante du système, je voulais garder les commandes...je voulais qu'on m'aime pour une fois. Il y une semaine, je parlais avec une amie créatrice qui se reconnaitra si elle passe par ici...MERCI, tu m'as bien aidé. Dire à haute voix, ce qui trotte dans ma tête depuis un moment. Ça a été libérateur ! A cette amie, je lui ai simplement dit " Et si je ne faisais pas ça pour moi mais plus pour de la représentation, pour coller à cette image extraordinaire qu'on a de moi ? " Qui sait ? A force d'entendre ou de lire que j'ai du talent, que c'est incroyable de savoir coudre avec mes deux pouces. Je le fais peut-être pour coller à cette image d'incroyable nana...


Même chose pour le mental, je mettais sous le tapis mes besoins d'enfant abandonnée, orpheline, rescapée du génocide, pas réellement voulue mais quand-même là. Pour être réellement adulte, je pense qu'il faut chercher la paix avec l'enfant blessée qu'on a été et trouver un équilibre le plus épanouissant possible sans museler ces traumatismes. J'ai envie de connaitre mes valeurs. Ces choses qui sont mes priorités.


Si je voulais réellement réussir d'en la mode, je ferai plus de bruit, je contacterai les médias concernés, j'habillerais les gens qui comptent, je serai plus organisée et méthodique. Là, je brode car je pense qu'au fond je ne crois pas à 100% en moi. Je me sens pas légitime, je reste sur la réserve, je rêve beaucoup mais ne concrétise pas tant que ça. Même chose pour le blog, la peinture et le dessin. J'ai l'impression d'être devenue une étiquette pourtant j'avais bien démarré. Je ne parviens pas à aller au bout de mes projets et je voudrais savoir pourquoi et comment y remédier.


A 29 ans, j'ai cette curieuse sensation d'être un joyeux bordel qui a besoin de trouver son fil conducteur. Je passe mon temps à booster les autres et sincèrement j'aime que les personnes croient en elle. Je me rends compte que je me pose jamais ces questions ou alors je me les pose mais ne prends pas le temps d'y répondre. Dernièrement, je me suis prise une claque en me rendant compte que j'avais besoin de porter des chaussures orthopédiques. Vous imaginez j'ai été amputée bébé et c'est maintenant que la pièce tombe..." Bonjour le déni " . Mon chirurgien m'a clairement dit que ma plaie au pied gauche était dû à des chaussures inadaptées. Il m'a remonté les bretelles en me disant " Il faut réellement passer aux chaussures orthopédiques car cette fois-ci, on a réussi à vous éviter une nouvelle opération/amputation mais la prochaine ça ne sera peut-être pas le cas. " . Je suis sortie du rendez-vous en lui disant " Ok, vous avez raison mais je vais y réfléchir ". Il m'a fallu 3 semaines pour prendre rendez-vous avec un orthopédiste.


Pourquoi ? Car j'ai digéré les remarques, les insultes, les regards dégoutés, les gens qui se frottent les mains après m'avoir serré la main, les grimaces, etc. pour mes mains . Par contre, mes pieds ce n'est toujours pas ça. Vous ne me verrez jamais à la piscine car premièrement, le chlore attaque très souvent mes pieds...c'est horrible à soigner après ; deuxièmement, c'est le seul lieu public où j'ai l'impression d'avoir 5 ans, j'y perds toutes mes armes, ma force. J'ai envie d'être transparente ou de gueuler que non les gars, je vais pas contaminer l'eau de la piscine.


Cette année, j'ai envie de continuer à retirer ces masques qui me font jouer des rôles qui m'excluent de mes réelles émotions ou sentiments. Je ne suis pas un exemple, j'ai juste l'impression d'être une nana paumée qui décide d'écouter son instinct. Je n'ai aucun plan pour cette 29ième année de ma vie, la seule chose que je sais à l'heure actuelle, c'est que je voulais partager ça avec vous. Puisque tant que je ne mets pas à plat les raisons qui me pousse à ne pas demander de l'aide quand j'en ai besoin, à ne pas réellement suivre mon agenda alors que je prends 3h pour le faire avec des super marqueurs, à faire les choses à la dernière minutes et finir sur les genoux en m'insultant, à dire que ça va alors que ça ne va pas car mes genoux sont bloqués, mes pieds sont crevassés...je ne sais pas bouger, ...


Je n'ai aucune envie de vous faire déprimer ou me faire plaindre. Je pense que j'ai une folle envie de faire des doigts d'honneur à la " bonne/gentille fille handicapée " que j'ai joué durant plusieurs décennies et voir ce que j'ai sincèrement dans le ventre. Alors belle année à moi et à vous aussi.


Et vous quels sont vos envies pour 2019 ?


Photos de Lynn Vanwonterghem - Look : Pull fait maison Mulakozè Atelier, Ceinture HEMA ( Collection 2018 - jolie mais pas top, elle ne va pas tenir longtemps), Sac Zara ( Collection très ancienne), Robe seconde-main Boutique Jipex - Chaussée d'Ixelles 75 à Bruxelles - Sneakers Adidas NEO ( Collection 2016).





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