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CAP OU PAS CAP


Ça faisait un moment que je n'avais pas écrit pour cette rubrique ( celle du handicap) et dimanche matin en me réveillant, je me suis dit " Je crois que j'ai mon prochain article ". Une envie de partager une expérience et parler d'un projet qui s'est clôturé samedi dernier.


Samedi 11 mai, j'ai participé au défilé " MODEL TOA " créé par la Maison des jeunes de Kinkempois ( Liège) rejoint par 13 autres structures ( maison des jeunes, association, maison de quartier,etc.) pour cette 7ième édition.


Pourquoi je vous en parle ici alors qu'il n'y avait aucune de mes créations sur le podium. Tout simplement pour le challenge personnel que j'ai réalisé en participant à ce projet qui s'est étalé de fin octobre 2018 à maintenant.


Durant plusieurs mois, j'ai accompagné des enfants et adolescents dans la création de vêtements à partir de matériaux de récupération : cannettes, VHS, emballage de thé, papier bulle, emballage cadeau, jeu de cartes, page de bouquin, etc. Les heures d'ateliers étaient un mélange de cours de couture et de bricolage. Avec beaucoup de tests qui se soldaient par un échec ou de belle surprise. Quoiqu'il en soit samedi dernier, le résultat final de tout ces démarches créatives était fantastique. Les jeunes ont défilé dans leur création, on sentait leur fierté du " devoir accompli ". Les silhouettes étaient éclectiques et fabuleuses. Ils nous ont montré que leurs déchets les inspiraient. Enfin, j'étais hyper émue de m'être challenger en les accompagnant dans cette aventure.







En prenant part à cette organisation, en acceptant de coordonner au côté de Pauline Moccand la partie stylisme et couture du projet. J'ai dépassé mon angoisse des adolescents. Il y a 2ans, je n'aurais jamais accepté de collaborer sur un tel projet car je n'aurais jamais supporté d'encadrer des jeunes entre 8 et 16 ans. C'est une tranche d'âge que j'ai toujours eu " en horreur " car trop de mauvais souvenirs, hyper tristes ou humiliants.


Quand Marine me l'a proposé, je me suis d'abord dit le côté récup' me semblait hyper intéressant, créer de nouvelles choses à partir d'éléments que nous n'utilisons plus, que nous jetons. C'est astucieux et un fameux pied de nez à la manière de consommer en générale : cette course au neuf, au beau, à la tendance, à l'utilisation " unique ". Cette aspect de l’initiative faisait écho en moi puis j'ai pris peur lorsque j'ai imaginé l’accueil du public visé.


Je me suis dit que je n'arriverai jamais à parler devant eux, leur apprendre à coudre quelque chose car j'allais être trop stressée et transpirer comme un bœuf. Marine ( la coordinatrice du projet et animatrice) a un peu insisté et puis, je me suis dit pourquoi pas ? Le projet est vraiment intéressant et est totalement dans ta démarche de citoyenne et artiste alors " bouge toi, les fesses....et tente ".


Je me suis donc tout bonnement dépassée. J'ai mis de côté mes angoisses de remake d'insultes, de moqueries, d'humiliation d'adolescente. J'ai réfléchis en quoi je pouvais les aider et comment me prendre moi-même au sérieux en leur présence. Comment lors des premiers cours aborder le sujet de mes handicaps physiques, du choix de carrière que j'ai fait et surtout la passion de créer qui m'habite depuis gamine.


Je ne vais pas vous cacher les premiers cours étaient assez comiques avec les regards apeurés, perplexes, interrogatifs,...j'ai eu des coups chaleur mais une fois qu'ils ont compris que j'étais là pour travailler avec eux...bon, la 4G m'a aidé aussi, une fois qu'ils ont vu mes créations MULAKOZè ATELIER. Leur visage était plus tranquille et ils me prenaient au sérieux.



Cette vidéo complète parfaitement le texte et termine assez bien l'article. Comme d'habitude, je suis là si vous avez des questions sur cette question ou ce partage d'expérience. N'hésitez pas à partager vos impressions, je suis preneuse et attentive à vos retours. Je vous souhaite une belle soirée !


Prenez soin de vous =)

Marianne

xxx



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