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AFROFEMINISMES & FEMINISMES MUSULMANS - PARTIE 2

Pour votre salut ;-)

Je vous ai divisé l'article et en voici la 2ième partie,

Photos Personnelles



Avec cette 2ème question/débat " Reconfiguration du champ féministe ou le féminisme à l'épreuve de diversité. " avec pour invitées Françoise Vergès ( Historienne, politologue et écrivaine française) qui a parlé de la déconstruction de l'homme et la femme blanche.


Elle a utilisé des mots très intéressants, en disant que pour le moment, on parle énormément de sororité dans le féminisme. Elle préfère parler de SOLIDARITÉ car selon elle, la sororité n'est pas vraiment choisi car elle amène une notion de famille et tout le monde sait que dans les familles les rapports ne sont pas toujours égale à égale et sains...alors que lorsqu'on parle de solidarité, il y a plus une idée de réciprocité et d'engagement mutuel...car chacun fait le job.


Elle s'est définie comme étant une femme en colère pourtant c'est un adjectif qu'on colle souvent sur le front des féministes pour décrédibiliser leurs discours...MAIS Françoise, elle est une femme en colère et avec sa colère...elle écrit et agit.


Photo de Pierre Pytkowicz
















Nous avons eu aussi la chance d'entendre Irène Kaufer ( Auteure, Militante et membre de l'ASBL Garance ) elle a rappelé qu'elle faisait partie de la 1ère génération de féministe et qu'elle était ravie de voir que le féminisme était de nouveau porté par des jeunes femmes.


Elle était heureuse de voir le meltingpot des participants de ce colloque composé de personnes blanches, noires, arabes et d'hommes. Elle a aussi mise en avant l'importance de s'associer à des luttes qui nous tiennent à cœur bien qu'on ne maitrise pas forcément le sujet. Elle, femme blanche senior est sensible et va aussi dans la rue pour des luttes afro-féministes car elle se sent solidaire de cette cause bien qu'elle ne sache pas ce qu'une femme afro vit dans sa vie quotidienne. Elle soutient la cause et relais leurs paroles.


Elle l'a toujours fait en tant que lesbienne, elle s'est aussi battue au côté de ses camarades féministes hétéro car pour elle bien qu'elle ne soit pas concernée...il est important de s'impliquer dans ce mouvement. C'est encore une fois une question de SOLIDARITÉ .


Photo issue du site ManiFiesta




















Fabienne Brion était la 3ième intervenante dans ce 2ième débat. Elle a abordé l'aspect législatif et carcérale. Fabienne parle du délit d'être d'origine étrangère...plus communément appelé " Le délit de sale gueule " et des représentations sociales des minorités africaines et arabes. Par le biais du modèle américain : Comment une loi est abolie et puis renvient deux ans plutard de manière plus politiquement correcte.


Je parle ici de l'abolition de l’esclavagisme qui voit en l'espace de 2 ans l'apparition d'une sévérité judiciaire à l'encontre de la communauté afro-américaine et provoque la surreprésentation des détenus noirs dans les prisons et les couloirs de la mort américains.


En ce qui concerne la Belgique, elle a parlé de l'espace public et son passé coloniale avec le cas de la place Patrice Lumumba figure de l'indépendance Congolaise. Ou encore la question des pilages des arts traditionnels des minorités qui se voient législativement privés de leurs héritages. Son apport au débat était très intéressant car il a apporté un côté plus administratif et concret à cette lutte pour plus d'égalité et reconnaissance des minorités.







En me lisant, vous sentez que cette journée m'a galvanisée pour la suite de mon parcours. J'ai trouvé chacune des intervenantes très pertinente et boostante par leurs discours et/ou leurs parcours. Je me suis sentie reconnaissante d'être là pour les entendre et écrire des brides de leurs pensées.








Le 3ième débat était " Intersectionnalité et décolonisation des savoirs et ses pratiques " qui était mené par Emilia Roig ( Center for Intersectional Justice ) et abordait la question de l'intersectionnalité très souvent boudée par les chiennes de garde du féminisme occidentale car selon elles, cette thématique n'est pas théorisée et donc pas validée, ni soutenue.


Son point de vue était assez original car elle nous parlait de son vécu en tant que métisse noire et banche. Elle s'est installée et a créée ce centre en Allemagne car elle dit que par son passé, ce pays est plus propice à la déconstruction de ses mentalités...elle a senti que son discours était plus entendu et soutenu.


Emilia a parlé de la problématique du " colorisme " qui est traité différemment aux USA et en Europe...comment les métisses se voient nier ou attaquer parce qu'ils sont ni l'un, ni l'autre et pourtant ils subissent très souvent des discriminations.


Elle parle aussi du " blanchiment " des discours comment les discours des minorités prennent plus d'ampleur lorsqu'une personne blanche les valides, les relais voir même devient membre de la lutte ce qui entretient un discours paternaliste, comme si la lutte avait plus de sens, de légitimité et de poigne lorsqu'une personne blanche la discipline ou l’académisme ou la théorise.


Photo issue du site Vielfaltentscheidet.de







Ensuite, nous avons eu la prise de parole de Eva Jimenez Lamas ( Militante, responsable syndicale interprofessionnel CSC Bruxelles " lutte contre le racisme" ) et Sarah Demart ( Sociologue et membre de l'ASBL BAMKO) nous ont parlé du monde du travail des métiers des minorités, des tarifications de l'expertise ou partage de savoirs des populations afro et arabe de la stratégie du la double conscience : celle de toujours penser à ce qu'on dit pour que cela soit audible pour la majorité tout restant fidèle à sa communauté et ses revendications. Il y aussi l'importance du " DE DIRE NON " lorsque ses compétences, ses travaux sont dévalorisés, volés ou moqués.





Le 4ième et tout dernier débat était " Blackness and/or Muslimness vers une solidarité féministe politisée ? " on a eu droit au discours de Sarah Marsso et Selma Bouledjouidja ( membres de l'association Lallab ). Avec qu'elles, on a parlé de PRO-CHOIX en mettant en avant l'idée " SAVOIR, C'EST POUVOIR " un savoir inclusif par le biais du dialogue, de la rencontre intracommunautaire : car il est souvent plus facile de partager ses problèmes ou ses blessures entre personnes qui les partagent...c'est le même principe que les soirées entre filles, elles n'ont jamais fait de mal à personne ;-) et les rencontres intercommunautaire/mixte : pour échanger, mobiliser et débattre des problèmes et mettre en place des actions.



Enfin Aichatou Ouattara ( membre de Afrofeminista ) est venue clôturée ce débat en mettant en avant la convergence des luttes comme elle, femme africaine et musulmane...elle souhaite se mobiliser pour ces deux identités qu'elle estime trop souvent discriminées.


Elle parle de pluralité et diversité dans les luttes car bien qu'elle ne porte pas de voile...elle se sent aussi attaquée dans le climat islamophobe dans lequel nous évoluons. C'est une belle invitée pour conclure ces débats....car elle réunit les deux courants, elle a d'ailleurs lancé l'idée de créer un Afro-féminisme musulman...affaire à suivre ! =D






Oui, cet article a une fin...la voici ;-) Une journée vraiment hallucinante. A plusieurs reprises, j'ai cru que les débats pouvaient virés au règlement de comptes mais les modérateurs et le public a toujours réussi à prendre de la distance et faire preuve de bienveillance.


Beaucoup de sujets houleux et très tabous ont été abordés par les invitées et nous-même (public)...j'ai vraiment aimé cet espace de " NON, LANGUE DE BOIS ". Je suis repartie de là avec l'envie d'en savoir plus sur les féminismes et d'avoir d'autres rendez-vous de ce type.


La journée a aussi été rythmée par des pauses musicales grâce à la slameuse Lindah Nyirenda fantastique poétesse...franchement ses textes étaient poignants et renversants...j'ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux. Un colloque fort en émotion, qui s'est clôturé avec les motivées car j'avoue que niveau concentration...je commençais vraiment à piquer du nez...mais j'ai eu la chance de visionner l'épisode 1 du film " Women Sense tour in Muslim countries " réalisé par la créatrice de Lallab, Sarah ZOUAK. Je sais qu'il n'y a que 24H dans une journée, je comprendrai que vous ne soyez pas très motivés à lire cet article à rallonge mais je crois que culturellement parlant, il est vraiment intéressant et sa vidéo aussi ALORS A TOUS LES MOTIVE.E.S, MERCI DE L'AVOIR LU ET/OU VU !!

Je vous embrasse et je vous souhaite une bonne fin de semaine...encore un long week-end ça fait toujours plaisir,

Marianne

xxx

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