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EN QUOI LE CHANGEMENT PASSE AUSSI PAR LES ALLIE.E.S


ATTENTION : < C’est aussi primordial de marquer la différence avec « Les Alliés » qui sont historiquement des peuples, de nations qui s'unissent après des conflits souvent armés pour se répartir les territoires et les richesses des vaincus et ensuite créer des alliances stratégiques socio-économique pour pérenniser le "cessez-le-feu/armistice " afin de garder l’ascendant sur le.s vaincu.s et ainsi le.s maintenir sous cloche. Je ne parlerai en aucun cas de cette interprétation du mot. Puisqu'elle fait perdurer cette notion de dominant.e.s vs. dominé.e.s...tout ce que les luttes militantes inclusives tentent de déconstruire >

As-tu déjà eu droit à ces répliques « Oh C’est bon, on ne t’a pas sonné à toi » ou « Pas besoin de faire l’avocat.e, c’est bon Miss ou Mister Parfait.e .» ou « Mais dans ta vie, tu n’as pas autre chose à faire que défendre des causes perdues d’avance » ou la célèbre rhétorique « Alors quoi tu penses que tu vaux mieux que moi ?! ». Toutes ses remarques qui visent à te déstabiliser et te pousser au silence puisque selon ton interlocuteur-trice, tu n’es pas à ta place ou tu prends trop de place et l’ennui dans son plaidoyer.

Jeunette, je culpabilisais d’ouvrir ma bouche par peur de casser « l’ambiance ». Pourtant, lorsque je le faisais, j’avais souvent cette sensation de chaleur, ce sentiment d’être alignée avec moi-même et d’avoir faire quelque chose de naturel. Pas pour récolter les lauriers, simplement pour rappeler que « LE RESPECT DE CHACUN.E EST NON NÉGOCIABLE ! ».

Adolescente et jeune adulte je le faisais avec fougue et un sentiment d’invincibilité, dès que je voyais une injustice que la personne concernée par l’agression et la discrimination me semblait coincée…je tenais à être là en renfort…les bousculades et la riposte ne me faisaient pas peur.

Actuellement, j’ai 30 ans…j’ai décidé de le faire quotidiennement par le biais de mon ordi et mes réseaux pour expliquer ou rappeler l’importance de s’engager en tant que citoyen.ne sur des questions qui nous taraudent et nous concernent sans perdre de vue des actions « plus lointaines » selon nos réalités et malgré tout essentielles dans nos valeurs et convictions.

UN. E ALLIE.E est une personne ou un groupe qui apporte son aide et/ou son soutien à d’autres personnes ou à une cause de manière direct ou indirect car le discours, les revendications, les discriminations et problèmes abordés par ces personnes ou ce groupe correspondent à ses valeurs, convictions et idéaux. C’est un engagement ou/ et militantisme par ricochet puisque non-concerné et pourtant humblement solidaire. L’association « HUMBLE SOLIDARITÉ » est importante vue que les inégalités ou discriminations ne s’évanouiront pas en un jour…nous parlons d’une dynamique à construire sur le long terme.

Si être un.e allié.e te tente je te glisse des idées/des réflexions qui me servent de balises :

1) Le deuil de la perfection, la valorisation de l’écoute active des concerné.e et stimuler ton éducation permanente :


Il y a 24h dans une journée, 7jours dans une semaine, 52semaines dans une année…essaie de te créer du temps si ça te tient à cœur (et que tes planètes : ton corps et ton esprit sont alignés pour créer cette nouvelle habitude) car tout part de là « EST-CE QUE CA TE PARLE ? OUI ou NON ? ». Si la réponse est NON, je pense que cet article ne t'intéressera probablement pas ou ne te conviendra pas pour le moment. Si la réponse est OUI, cherche d’abord des ressources (livres, revues, podcast, personnalité concernée, films, pièces de théâtre, etc.) comme tu débarques sur des thématiques qui ne te touchent pas ou moins. Choisis tes références : celleux qui sont en première ligne et te touchent pour l'une ou l'autre raison...le point de départ reste notre affect et notre sensibilité à certaines choses. Celleux à qui tu envoies fictivement ou réellement de la force avec honnêteté sans ce dernier point, le temps passé à te déconstruire te semblera interminable et ton intérêt s'évanouira. Sache qu’ils/elles peuvent changer, je m’explique comme tout être humain nos vies nous font évoluer de façon intentionnelle ou non. Ainsi Il t’arrivera peut-être de te distancer de l’un.e d’entre elleux car tu ne te reconnaitras plus en son discours ou toi-même tu as trouvé d’autres inspirateurs-rices.


Par exemple : Il y a un an, j’étais nulle part par rapport aux questions LGBTQIA+ étant dans une bulle où je me disais que c’était inadmissible de discriminer les personnes issues de ces communautés mais que je ne voyais pas ce que je pouvais faire puisque moi, au fond je les soutenais par convictions…cela coulait de source. Après avoir vu plusieurs articles parlant d’exclusion scolaire, de harcèlement professionnel, d’agressions, de mutilations médicales de personne intersexe voir de meurtres de personnes gays, transgenres et lesbiennes.

Je me suis dit : « Pour toi, ça coule de source mais sois honnête voyant ça…tu te rends bien compte qu’il est temps que tu te bouges pour les soutenir ». C'est de cette façon que j’ai commencé mon apprentissage d’alliée (qui ne terminera jamais car impossible de tout savoir) LGBTQIA+ parce que ma sidération ne me suffisait plus, j’avais besoin de comprendre leurs mécaniques de discriminations/oppressions, leurs intersectionalités, leurs revendications et leurs insécurités.


En suivant les comptes Instagram comme James Dine : compte participatif créé par Romain Costa qui célèbre l’amour pluriel et organise mensuellement un diner "collaboration" entre le compte (l'équipe derrière James Dine), la fondation " Le Refuge "- qui héberge et accompagne des jeunes LGBT+ rejeté.e.s par leurs parents et chassé.e.s du domicile familial, parce qu’ils/elles/eux sont homosexuels ou trans et/ou en questionnement identitaire et un restaurant parisien.

En pratique ces diners sont des moyens de mettre en avant les actions de la fondation " Le Refuge" déjà par la participation de 5 personnes soutenues par la fondation et créer des rencontres réelles car plusieurs abonné.e.s du compte sont tiré.e.s au sort et invité.e.s à prendre par à la soirée-repas.


Aggressively_trans : Compte éducatif et militant tenu par Lexie. Elle parle des droits et visibilités des personnes trans et/ou non-binaires, de la convergence des luttes et de féminisme inclusif radical. Pour glaner mes premières ressources, j’ai débuté par mes médias fétiches pour apprendre " l'air de rien" (Instagram & YouTube) puis je suis devenue plus proactive dans ma démarche en lisant les sources ou bibliographies proposées par ces comptes références.


Quand je me suis sentie prête, j’ai commencé à relayer/partager mes acquis. Quand je dis « prête » c’est dans le sens que j’ai conscience que je ne suis pas en première ligne dans ces combats. Sur ces enjeux, je fais partie du groupe dominant…les hétéros cis genre, ceux/celles qui ont les privilèges donc je ne risque pas « grand-chose » en partageant leurs contenus à part perdre des abonné.e.s ou me fâcher avec des proches. Là où je pense qu’il est intéressant de se sentir prête à être une allié.e ou une camarade d’engagement, c’est dans la gestion des retours. Il est utile d’anticiper certaines réponses à des questions, savoir dire lorsqu’on ne sait pas car ce n’est pas notre domaine d’expertise et/ou d’expérience de vie en renvoyant l’interlocuteur-trice vers nos ressources (vidéos, posts, articles) qui peuvent l'aider ou juste signaler que notre limite de connaissance a été atteinte.


2) Avec ce temps que tu décides de créer pour être allié.e, quel outil as-tu pour permettre plus de visibilités aux personnes concernées.


Avec le blog, je filme des interviews de projets ou de personnes qui m’inspirent. Via à cette action, je rends plus visible leurs voix. Lors de ces interviews, je suis en retrait puisque c’est à eux/elles d’être sur le devant de la scène. Consciente ne pas être une ministre ou une star, je me dis que les 1900 personnes qui me suivent sur Instagram, 950 sur Facebook et 500 sur YouTube peuvent peuvent je l'espère aussi aider, soutenir, relayer, et encourager ces personnes et actions.


3) Être un.e allié.e concernée n’ayant malheureusement pas la possibilité d’être en première ligne souhaitant tout de même s’impliquer :


Tu peux du coup en ton nom ou anonymement soutenir les projets en répondant à des enquêtes, en apportant une aide logistique pour des réunions (en proposant un local pour une réunion, en apportant les ravitaillement lors d'un meeting, en partageant leurs publications sur tes réseaux sociaux digitaux ou réels, ...). En gonflant les rangs des manifestations si ton agenda te le permet et en finançant des levées de fonds pour leurs actions immédiates ou à long terme. Ainsi les discours engagés sortent de leurs cercles et inondent l’espace public. C’est tout ce que leurs souhaitent être visible, audible, reconnu, écouté, soutenu et respecté.


Tu as peut-être accès par tes fonctions, ton lieu de vie, ton entourage à des cercles qui ne se ne rendent « peut-être » pas compte qu’ils/elles contribuent à certaines discriminations sans le vouloir. D’autres cercles/personnes le font intentionnellement. Alors tu seras le/la co-pilote des personnes concernées grâce à tes connaissances acquises auprès d’eux/elles. Tu auras une rhétorique et des arguments qui te permettront de relayer leurs messages, besoins, solutions et revendications et les soutenir dans des milieux plus hostiles ou peu déconstruits et réticents...qui leurs sont habituellement inaccessible ou insécurisants (en milieu hostile ou peu intéressé par la déconstruction, il est aussi important concerné.e et/ou allié.e de connaitre vos limites et battre en retraite lorsque vous sentez que vous gaspillez votre énergie et votre temps. C'est frustrant voir énervant mais ça arrive et il est nécessaire pour votre santé physique et mentale de couper court à certaines discussions toxiques).



4) Se poser la question de nous en tant qu’individu quelles sont nos valeurs…vers quelle société, nous souhaitons tendre :


En toute honnêteté, je sais que mon blog ne changera pas le monde par contre j’ai choisi d’être un grain de sable qui se bouge pour que sa/la plage soit moins dégueulasse voir plutard carrément saine et sécurisante pour plus que les 10% des personnes qui en profitent très confortablement depuis des siècles.


L’ÉQUITÉ est une valeur qui met chère et différente de L'ÉGALITÉ assez populaire dans le jargon de nos sociétés. Vous allez me dire que ce ne sont que des mots valises et des concepts bobo. Dans les faits ça donne quoi, je compare ce qui est comparable. Je ne comparerai pas Lilian Thuram et ses discriminations actuelles avec une personnes caucasiennes qui vit dans un quartier défavorisé et qui se tue aux boulot en ayant malgré tout des difficultés à boucler ses fins de mois. Clin d’œil sarcastique à nombreuses répliques inutiles telles que " C'est bien de militer pour le climat mais en attendant tu fais quoi pour les personnes SDF en bas de chez toi !"


Du coup, une éducation permanente engagée c’est savoir que les discriminations sont multifactorielles et intersectionnelles. Elles sont comme la tectonique des plaques qui ne s’entrechoquent pas de la même manière à chaque endroit du globe.C’est LES BASES DU CONCEPT DE L’INTERSECTIONNALITE. Ainsi, je "prône" l’équité car c’est l’idée qu’avant d’offrir ou penser les aides individuelles et/ou collectives pour tendre à une vie " saine" au moins " respectueuse de l'humain" pour chaque personne et communauté. Réfléchissons aux réels besoins, manques et compétences que cette personne/communauté a ou n’a pas pour accéder à une (sa) vie digne. Cette réflexion et recherche de solution doivent se faire avec et par les concerné.e.s. En vous l’écrivant ça coule de source mais dans les faits encore trop peu d’association sont gérées ou entretenues par des personnes directement impactées par la discrimination ou la lutte à l’origine de leur création. Pour moi, c’est un " hold up " d’espace d’expression, de lutte et fonds publiques ou privés qui pour être gérés selon les réels besoins des concerné.e.s et éviter par extension une « double » invisibilisation des personnes discriminé.e.s sous prétexte qu’on sait comment les aider alors que NON…leurs expériences et leurs voix sont les premières à devoir être entendues, écoutées, intégrées par les sympathisant.e.s (allié.e.s) et serviront de charte pour la lutte.


Cette " double " invisibilisation ou "hold up " est hyper présente dans les luttes validistes avec un grand nombre d'associations qui sous couvert de bienveillance envers les personnes handicapées ou ayant une maladie invalidante pratiquent en fait de l'eugénisme subventionné.


Je dis souvent que l’équité, c’est voir la course, le ligne d’arrivée et savoir aussi que chaque participant.e n’a pas la même ligne de départ…booster cette ligne de départ (au besoin et à la demande) ou les manquements qui résultent d’un départ accidenté pour rendre la course au moins vivable et non " sur-vivable"…en sachant sans cesse où est sa place et sa responsabilité ou ses droits en tant que concerné.e, allié.e, institutions et organismes.


5) Tu ne gagneras pas ta place au paradis, ne sera pas le ou la meilleur.e en étant un.e allié.e…la « vedette » ce n’est pas toi mais les concerné.e.s.


Pour énoncer ce point je vais prendre l'exemple de l'association " Lallab " - qui milite pour un féminisme musulman inclusive et pro-choix. Cette association a été fondée en 2016 par Sarah ZOUAK ( concernée) & Justine DEVILLAINE (alliée). Mes parenthèses sont importantes. Elles montrent qu'il est possible de créer un espace militant sécurisant pour des femmes souvent boudées et exclues par les féminismes occidentaux tout en faisant soi-même partie du problème. Justine ( femme blanche éduquée dans la religion catholique) a choisi de s'associer à son amie Sarah pour faire émerger cette association. Elle souhaitais être une complice et un levier de l'ombre. Il était clair pour qu'elle serait dans l’exécutif de Lallab car elle savait qu'avec ses compétences et son faciès ( ses privilèges) seraient un atout pour l'association. En revanche, Justine ne prend jamais par aux décisions de fond ou les rendez-vous en non-mixité car elle n'est pas concernée par les discriminations, les agressions et les oppressions que vivent les femmes musulmanes. Je vous laisse son interview où elle explique plus longuement " Comment être un.e bon.ne allé.e " avec Grace LY & Rokhaya DIALLO - du podcast " Kiffe Ta Race ".


6) En écoutant l’expérience des personnes concerné.e.s et/ou expertes dans ces domaines :



Cela peut paraitre simplet de le rappeler mais ce point est extrêmement important. Il y a des moments où il est important de se taire et écouter les souffrances répétées et vécues par la/le concerné.e. Une écoute active te permettra de savoir pourquoi et comment toi et tant d’autres personnes participent au maintien de ses inégalités, exclusions et violences fréquentes et à divers degrés. L’expert.e est aussi important, si il/elle est concerné.e et expert ( c’est un très bel atout pour l’organisation car il/elle a une vision et globale des enjeux de dominations) en revanche si il/elle est expert.e sans être concerné.e…il est important que sa voix ne prenne pas toute ou trop de place puisque personnellement, je pense que c’est la parole du terrain, d’expérience de vie factuelle qui doit représenter la majorité des actions ou messages véhiculés par le collectif militant.


Par exemple : Je ne compte même plus le nombre de fois où lorsque je raconte des expériences humiliantes, des agressions sexuelles, des altercations professionnelles immondes vécues...j’ai droit à un « NnnOOooNNN !! Tu exagères ! Cette personne est malade c’est tout faut pas généraliser. » ou « Mais n’abuse pas non plus calme-toi ça va passer. C’est triste mais que veux-tu y faire ». En fait, je te le verbalise d'abord, pour ne pas le garder pour moi et me créer des ulcères car non, ce n’est pas un cas isolé au fil de mes 30 années d'existence…j’en ai acquis un nombre incalculable d’anecdote qui pour toi semblent ou sont isolées ou exceptionnelle. Donc je pense que nous avons dépassé le cas d’exception.


En second temps, je te le dis car je pense que t’en parler est sécurisant donc en réagissant ainsi…tu m’encourages à me tourner vers d’autres personnes et me taire pour les prochaines fois voir si persiste à annuler mon récit à prendre mes distances avec toi puisque comment être soi-même avec ses proches si on doit cacher une partie de soi très handicapante et pesante.


Enfin, je te le dis peut-être pour poser la graine qui me permettra à mon rythme et avec toi si tu le souhaites de me défendre la prochaine fois, d’aller porter plainte, de créer un blog, de manifester, de voter pour des personnes, d’afficher publiquement mon ras-le-bol, etc.

Je pense être à court de conseils et astuces, aide moi en commentaire si tu as d'autres idées ou expériences. Je sais que le concept de l'allié.e ne fait pas l'unanimité dans les sphères militantes personnellement et tu l'auras compris...j'y suis " favorable " en étant consciente que ce soutien, cette complicité est à constamment " questionner/ajuster " pour ne pas envahir l'espace des concerné.e.s et du coup répéter des logiques toxiques contre lesquelles on lutte à la base. Alors allié.e et concerné.e restez à l’affut...je pense qu'ensemble en étant créatif, responsable et conscient on peut péter pas mal de barrière ou biser des plafonds de verre...je compte sur nous ;-)

Bisous et à bientôt !

Marianne

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