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L’ŒUF OU LA POULE

Hello, j’espère que vous allez ?


Nous sommes le LUNDI 23 NOVEMBRE 2020, le mois des adopté.e.s se clôture et l’envie d’écrire m’est revenue.

Envie d’expliquer ce pourquoi…pourquoi parler de cette narration par les personnes qui l’ont vécu. Je dis souvent que le temps d’avoir TORT OU RAISON est dépassé. Nous sommes à une époque où les échanges, la recherche de solution et le re-fondement de nos liens, nos éducations, nos emplois, nos couples, nos familles, nos politiques, nos achats…la liste est longue sont en fait des changements de paradigmes & SURTOUT DE LA CRÉATION.





Ce sont des mots qui font peur surtout en cette période de pandémie (sincèrement je le comprends, j’ai souvent peur), ces mots peuvent aussi être une source de créativité car inconnus...donc à inventer.



Le Mois de adopté.e.s est un mois qui permet aux expériences de (co)exister : partager mon expérience d’enfant adoptée née en République Démocratique du Congo en Novembre 1989 – adoptée en avril 1994 en Belgique n’est pas un doigt d’honneur à toutes les adoptions qui ont eu lieu sur terre. Mon expérience permet à qui l’entend et reçoit mes paroles de découvrir une personne qui raconte sa vie car ces, nos vies existent.

L’adoption est une filiation qui a toujours existée pourtant cette filiation est sans cesse traduite par les institutions, les professionnel.le.s de la santé physique et mentale, par le droit national et international et par les parents adoptants et raconté par elleux. POURQUOI EXCLURE L’ENFANT ? Je vous pose sincèrement la question !


En juillet 2019, lors des 20 ans du décès de mon papa (mon père adoptif), je me suis autorisée à partager sur mon expérience de femme adoptée de 30 ans. Parce que je me sentais (enfin) légitime pour parler de ce vécu qui était mien, des connaissances que j’ai acquises sur l’adoption en effet, j’ai dès l’adolescence commencer à questionner cette filiation non pas pour l'(in)valider mais pour la connaitre sous ces multiples aspects ainsi me sentir moins seule, avoir des outils pour grandir et répondre si on me pose des questions et je me pose des questions.


NON PAS PAR REJET OU HONTE


Les lieux communs que j’entendais lorsque je disais que j’étais adoptée ou que dans ma famille, il y avait des enfants biologiques et adoptifs ou que j’étais heureuse d’avoir été adoptée. Ces lieux communs étaient/sont tellement grossiers et manichéens.


Les lieux communs que je rencontrais et rencontre :


- Tes parents sont vraiment des personnes formidables, iels t’ont sauvé de la misère.

- C’est normal que tes parents fassent des différences, tu n’es pas leur vrai enfant, il faut les comprendre.

- Tu ne t’es jamais demandée à qui tu ressemblais vraiment ?

- Alors ton adoption s’est bien passée ? Est-ce qu’elle est réussie ?

- Tu te sens plus congolaise ou belge ?

- Pourquoi tes vrais parents t’ont abandonné ? Tu n’as pas la haine ?

- Comment tu fais pour aimer des personnes qui n’ont rien avoir avec toi ?

- Je suis sûre que tu as trop envie de retrouver tes vrais parents ? Genre c’est normal, c’est ton sang, non ?

- Ce n’est pas trop dur d’avoir été abandonnée ? Abandonné un enfant, moi je ne saurais pas ! Moi, je dis des gens comme ça devrait être interdits d’avoir des gosses franchement ma pauvre.

- Tes parents ont fait leur " béa ".

- Franchement, tu peux leurs dire MERCI sans elleux tu serais surement morte.

- Etc.


Ces refrains qui revenaient, reviennent sans cesse lorsque je mentionne ma filiation me mettent très souvent mal à l’aise, parfois je les trouve carrément durs sachant que je les entends et les sur-entends depuis 26ans.


Parler en mon nom pour nuancer voir pour certains points casser ou confirmer ces idées reçues...est devenu vital !! NON PAS PARCE QUE J'AIME ME PLAINDRE…AU CONTRAIRE PAR CONFISCATION/HOLD UP DE MON HISTOIRE PAR CES CLICHES…vue que tant de personnes la connaissent selon leurs dires (ne me parlez pas de vengeance ou revanche...pour diminuer ou nier la pertinence mes partages, mon travail. C'est un rapport à la quête, à la compète qui vous regarde).


Alors peut-être que beaucoup s’en foutent, peut-être que pour d’autres c’est un manque de pudeur ou reconnaissance, puisqu’il semblerait que pour ces personnes être adopté.e est égal à se taire pour le bien commun…MAIS QUEL BIEN ? (Rappel : nous avons dépassé les rhétoriques de cour d'école BIEN Vs MAL ou TORT Vs RAISON étoffons nos cerveaux & nos discours).



Cette légitimité à parler de ma place de l’adoption a été accueillie très favorablement par des personnes adoptées, des personnes qui ont adopté et des personnes extérieures à ce parcours de vie. Le mois des adopté.e.s existent depuis 30 ans dans les pays anglo-saxons et depuis 2018 en Belgique, en France, en Suisse et le Québec.

Je me suis tue longtemps par loyauté, par sentiment d’avoir une dette, d’être sur un siège éjectable car c’est souvent ce qui revient dans les échanges avec autrui. Pourtant, je n’ai rien demandé…dois-je porter le poids d’un voyage imposé. J’étais trop jeune, j’ai suivi...mon accord ou non pour cette filiation n'a à aucun moment pesé dans la balance pourtant je suis bel et bien là.


Être adoptée, c'est beaucoup de choses. J’ai 31 ans, je vous l'écris et je ne comprends pas en quoi mon adoption doit être graduée ou estimée. POURQUOI UNE ADOPTION EST RÉUSSIE OU RATÉE ? Nous parlons d’un lien parent-enfant ça ne se grade pas. POURQUOI DEMANDE-T-ON A DES PARENTS ET DES ENFANTS DE MESURER LEUR LIEN, LEUR SOUVENIR, LEUR AMOUR, LEUR ATTACHEMENT…je ne le comprends pas et ça me heurte. Cette incompréhension et ce heurt sont partagés par d’autres personnes adoptées et parents adoptants. J’ai l’impression d’être un produit pourtant mes sœurs et frères qui sont les enfants biologiques de nos parents ON LEURS DEMANDERA SIMPLEMENT SI IELS SONT HEUREU.X.SES, SI IELS S’ENTENDENT BIEN AVEC NOS PARENTS, ETC. aucune mention d'un Service-Après-Vente ne leur ai demandé.



J’ai d'intenses difficultés à comprendre cette capacité à prendre l’espace, voir la manière dont certaines personnes donnent leurs avis sur des choses qu’iels ne connaissent humainement pas CAR IELS NE LES ONT PAS VÉCU, NI MÊME PENCHER SUR LA COMPLEXITÉ DU SUJET (les « On m’a dit » ne sont pas des acquis, renseignez-vous…VOUS et multipliez-vos sources je vous glisse ce podcast qui traite de " LA NEUTRALITÉ & L’OBJECTIVITÉ" tant demandées ICI.)


Je vois arriver le hochement de sourcil « ON NE PEUT PLUS RIEN…OU EST LA LIBERTÉ D’EXPRESSION » et je réponds QUELLE LIBERTÉ & POUR QUI EN FAIT ??


DIRE JE NE SAIS PAS, JE T’ÉCOUTE n’est pas une insulte PROMIS – DIRE JE SUIS CURIEU.X.SE DE TON EXPÉRIENCE ET VÉCU CAR JE NE CONNAIS PAS OU J’AI ENTENDU DIRE n’est pas une castration ou un K.O PROMIS


Nous sommes le LUNDI 23 NOVEMBRE 2020 et je vais tenter tout simplement durant cette dernière semaine du mois de novembre, mois des adopté.e.s DE PARTAGER : Ce qui signifie pour moi ÊTRE ADOPTÉE !


Je partagerai tous les deux jours une vidéo ou un texte pour contribuer à ma façon à cette narration.


J'espère que ça vous intéressera, hâte de partager et échanger avec vous après ces partages. Ce texte est en soi, le 1er partage de la semaine...je suis curieuse de lire vos retours ou questions. Je vous retrouve mercredi pour la suite.



Merci d'avoir pris le temps de lire cet article, je vous souhaite une belle semaine !


Marianne


xxx


Love sur vous



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